Une société minière française sera jugée pour des enlèvements au Niger

Une société française d'extraction d'uranium accusée d'avoir participé à l'enlèvement de ses employés par des djihadistes au Niger en 2010 devrait comparaître devant le tribunal, selon des sources proches du dossier contactées par l'AFP.

Le géant de l'énergie nucléaire Areva, désormais présent sous le nom d'Orano, est accusé d'avoir sous-estimé le danger représenté par les militants d'Al-Qaïda dans le nord du Niger, où l'entreprise exploitait de l'uranium. En 2010, des hommes armés ont enlevé sept de ses employés à Arlit, cinq Français, un Togolais et un Malgache.

L'une des captives françaises, Françoise Larribe, a été libérée cinq mois plus tard avec les otages togolais et malgache. Les quatre autres Français ont été libérés en octobre 2013, après la revendication de leur enlèvement par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Fin septembre, les magistrats ont ordonné le procès d'Areva, l'accusant de négligence et de ne pas avoir pris les mesures de sécurité adéquates qui auraient pu empêcher l'enlèvement de ses employés. Cependant, le parquet antiterroriste français s'est opposé au procès et a fait appel de la décision, selon une source judiciaire.

L'avocat de l'entreprise a refusé de commenter, bien que le directeur du service juridique d'Areva ait déjà nié toute malversation en 2022. L'enquête a révélé que l'entreprise avait conclu un accord avec les autorités nigériennes pour que des troupes locales assurent la surveillance de ses sites miniers, des logements de son personnel et des voies de communication.

Olivier Morice, avocat de l'un des anciens otages, Pierre Legrand, a déclaré qu'il était « inacceptable de constater qu'en dépit de nombreux avertissements adressés à Areva, rien n'a été fait sérieusement pour protéger les employés sur le site ».

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