1 Novembre 2025
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La présidente tanzaniene Samia Suluhu Hassan a remporté une victoire écrasante à sa réélection, obtenant 97,66 % des voix, selon les résultats officiels annoncés samedi 1er novembre par la commission électorale tanzanienne à la télévision d'État.
Ce résultat fait suite à une élection très controversée, marquée par l'emprisonnement ou la disqualification de candidats clés de l'opposition, des violences généralisées et une coupure des communications à l'échelle nationale.
La télévision d'État a indiqué que M. Hassan prêterait serment rapidement après l'annonce des résultats.
Le principal parti d'opposition, Chadema, a affirmé que des centaines de personnes avaient été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations qui ont éclaté dans tout le pays le jour du scrutin, mercredi 29 octobre. « Environ 700 personnes ont été tuées », a déclaré un porte-parole de Chadema à l'AFP, citant des chiffres provenant d'hôpitaux et de centres de santé du pays.
Des sources sécuritaires et diplomatiques à Dar es Salaam ont également confirmé que le bilan des morts se chiffrait en centaines.
Hassan, 65 ans, qui a accédé au pouvoir en 2021 suite au décès soudain du président John Magufuli, a dû faire face à une opposition interne de la part de factions au sein du parti au pouvoir et de l'armée. Selon les analystes, cette élection visait à consolider son autorité et à faire taire les voix critiques dans ses rangs.
Des organisations de défense des droits humains ont toutefois accusé son gouvernement d'avoir orchestré une vague de terreur avant le scrutin, évoquant des enlèvements, des arrestations et des actes d'intimidation visant des figures de l'opposition et des militants.
Le parti Chadema et son dirigeant ont été empêchés de participer au scrutin, le candidat du parti à la présidentielle étant, selon certaines sources, poursuivi pour trahison.
Malgré un important dispositif de sécurité, le jour du scrutin a dégénéré en chaos : des manifestants ont arraché des affiches de campagne, affronté la police et incendié des bureaux de vote. Ces troubles ont contraint les autorités à couper l'accès à Internet et à instaurer un couvre-feu national.
Une source sécuritaire a qualifié la situation de « sans précédent dans l'histoire récente de la Tanzanie ».
Hassan n'a fait aucune déclaration publique depuis le début des violences. Son gouvernement a nié tout usage excessif de la force, tout en restreignant l'accès des médias et en bloquant les sites d'information, rendant ainsi toute vérification indépendante quasi impossible.
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est dit « profondément préoccupé » par les informations faisant état de morts et de blessés lors des manifestations, et a appelé à la retenue et au respect des droits humains.
L'indignation publique s'est largement concentrée sur le fils d'Hassan, Abdul Halim Hafidh Ameir, accusé par ses détracteurs d'avoir coordonné la répression.
Des informations non confirmées indiquaient que certaines unités de l'armée avaient pris parti pour les manifestants, mais le jeudi 30 octobre, le chef d'état-major de l'armée, Jacob Mkunda, a publiquement réaffirmé sa loyauté envers le président, qualifiant les manifestants de « criminels ».
Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Thabit Kombo, s'exprimant sur Al Jazeera, a démenti les informations faisant état de nombreuses victimes. « À l'heure actuelle, aucun usage excessif de la force n'a été constaté », a-t-il déclaré. « On ne dispose pour l'instant d'aucun bilan de manifestants tués. »
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